Le Studio : une idée faussement nouvelle

Nous sommes les premiers en France (et même ailleurs) à avoir travaillé sur l’idée d’un groupement d’auteurs et d’écriture en studio. Pourtant, per se, l’idée est loin d’être nouvelle. Des ateliers de la Renaissance jusqu’aux studios d’architecture ou de design en passant par les ateliers d’écriture des séries TV actuelles et les studios Pixar, le principe est universellement répandu. Le cinéma reste un territoire vierge.

Pendant des années, le cinéma français, comme la littérature, a connu ses « nègres ». De grands scénaristes de ce pays avaient, au vu et au su de tous, des collaborateurs, rémunérés de façon plus ou moins officielle, et non crédités. Aujourd’hui, les producteurs sont parfois contraints de faire se succéder différents auteurs -sans lien entre eux- pour parvenir au scénario abouti, au prix de conflits, de retards, d’énergie et pour un résultat qui, souvent, ne les satisfait pas. Hormis les rares cas où l’auteur réalise lui-même son scénario, l’écriture d’un film EST de facto un travail d’équipe, ne serait-ce que entre le scénariste et le réalisateur, et entre eux et le producteur. Notre Studio a pour ambition d’aider à faire évoluer la façon de faire des films en France, en commençant par faire admettre l’existence de ce travail d’équipe, de l’officialiser et de le développer. La confiance de grandes sociétés de production nous confirment dans notre idée  : les premiers films entrent en production en 2012.


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Quel apport pour le producteur ?



2, 3, 4, 5 auteurs : un contrat
Si le droit d’auteur français est directement inspiré de la relation parents/enfants (le lien est établi pour la vie), la relation entre auteurs et producteurs ressemble à un mariage : l’union est célébrée pour des années, et elle l’est pour le meilleur et pour le pire. Le producteur français envie parfois son homologue américain, qui est volontiers polygame : non seulement la relation les auteurs y est basée sur un pacs, mais il est aisé de faire participer plusieurs auteurs, le producteur gardant toujours le contrôle du projet. On le sait, mis à part dans le registre du film d’auteur, dès lors qu’on bénéficie de l’apport de plusieurs scénaristes, les résultats sont éloquents..

Helas, le producteur français sait que -même à enveloppe globale constante- négocier les contrats de plusieurs auteurs et gérer la relation (pas toujours pacifique) entre eux peut se révéler terrifiant de complexité, dévoreur d’énergie et incroyablement chronophage. Parfois même bloquant. Et toujours au détriment du travail de financement, de production et limitant dans le nombre de projets de la structure.

Le Studio unifie en amont tous les contrats pour le compte du producteur, à travers une seule négociation-cadre. Il peut aussi gérer intégralement les contrats dans le cadre d’une coproduction. Que le Producteur signe lui-même chacun des contrats, ou qu’il coproduise avec le Studio, il n’a à gérer qu’une seule négociation et un seul contrat.

Le directeur du développement externalisé
Les producteurs français ont plus souvent affaire à leur comptable ou directeur financier qu’au directeur du développement. Pourtant, si les premiers sont souvent externalisés, le développement est encore soumis à l’éternelle règle binaire : soit le producteur peut financer un salaire, soit il doit tout faire tout seul. Ce qui trop souvent relève du choix entre la strangulation ou l’écrasement.

Le Studio prend en charge, à hauteur d’un document synoptique, une partie des frais de développement et, en cas de co-production, peut prendre l’ensemble du processus en charge. Ainsi, le producteur peut lancer le financement en un temps record.

Un seul interlocuteur : un partenaire et une interface
L’interface entre l’équipe d’auteurs du Studio et le client suppose un regard double : Héctor Cabello Reyes, étant à la fois auteur et producteur, est l’interlocuteur unique du producteur. Le regard porté sur la création inclut dès le pitch la dimension « production » et évite le conflit courant entre contraintes de production et territoires créatifs, où les uns sont arcboutés sur les chiffres et les autres sur les mots. Le Studio se positionne d’emblée comme un partenaire, doublé d’une structure de réflexion, de conseil et de contact.

Veille artistique, sélection, recrutement, formation, tutorat, preuves
Un producteur ne peut matériellement pas participer à tous les festivals, fréquenter toutes les écoles, former et suivre tous les auteurs émergents. Il ne peut même pas tout lire parmi ce qu’il reçoit. Le Studio le peut : notre structure est à tout la fois pyramidale (depuis les auteurs réputés, les auteurs experimentés et les jeunes auteurs) et radiale en ce sens que nous sommes implantés en réseau, entre la France, l’Europe, l’Amerique du Nord et du Sud. Le Studio étant par essence une structure de R&D, notre travail de veille est permanent, tout comme nos relations avec les écoles de scénario françaises : le Studio est un débouché naturel pour les meilleurs auteurs issus de ces écoles.

Le partage du risque lié au développement 
Le développement est une période de risque majeur pour un producteur. Entre les frais à engager sur la trésorerie de la société et la probabilité habituellement énorme de voir le projet avorter, une quantité trop grande d’energie et de moyens se perd dans ce processus, qui pourraient être mieux employés. Pire encore, les projets qui en sont issus courent encore le risque d’échouer faut de s’être vus allouer des ressources suffisantes : humaines, artistiques, financières.

En partageant en partie ou intégralement le risque lié à la période cruciale du développement, le Studio assure et viabilise l’ensemble de la production, comme nous l’avons déjà fait dans le passé pour des productions majeures françaises. Notre travail a commencé de façon confidentielle, et se veut aujourd’hui comme un partenariat assumé et tourné vers une évolution capitale de la façon de produire en France. C’est selon nous un cap aussi important que celui vécu par la production TV américaine des années 2000, avec la révolution des séries TV, qui ont radicalement transformé le paysage pour les années à venir.

La Direction d’Ecriture
L’écriture cinématographique ou télévisuelle est bien plus proche de l’architecture que du roman ou du théâtre. Il est flatteur de mettre en avant l’aspect artistique, mais le cinéma, comme le bâtiment, est un processus collectif,  cher et -ce n’est pas un gros mot- industriel.

Le scénario d’aujourd’hui est une affaire collective, malgré l’image d’Epinal de l’auteur et du réalisateur face à face (l’image du grand Jean-Claude Carrière et Luis Buñuel travaillant ainsi a durablement marqué les esprits). En tant qu’affaire collective, où le réalisateur, le producteur et le distributeur ont une large part, y compris créative, Aexo s’est créé sur un concept similiaire à celui du cabinet d’archi.

L’auteur est un maître d’oeuvre, qui élabore le matériau seul, puis dirige et suit tous les aspects du chantier. Dans le cas de la création de fiction, depuis le pitch jusqu’au script de tournage.

Le Studio prend aujourd’hui en charge l’écriture, depuis la commande jusqu’à la version finale, de même qu’il assure des missions de conseil ponctuelles. Nos clients ou partenaires peuvent ainsi se concentrer sur le financement et la production, et travaillent avec nous soit via une commande d’écriture, soit via une co-production. Autour de Héctor Cabello Reyes, des auteurs d’expérience ainsi que des jeunes auteurs, venus des différentes disciplines dramatiques : cinéma, télévision, théâtre.

Parallèlement au travail de direction d’écriture, d’écriture ou de consultation, le Studio assure et finance sa propre activité de Recherche/Développement. AEXO, c’est actuellement une équipe d’une douzaine d’auteurs expérimentés, et une équipe de jeunes auteurs en formation continue. Afin d’accompagner la croissance de l’agence, des rencontres de recrutement ont lieu en permanence.

AEXO Fiction Developmemt Studio est une réaction, une réponse et un changement qui s’impose dans la façon de penser la production : le producteur assemble des talents et des moyens, à l’aide de prestataires externes (post-prod, exe, finances, et dév). En allégeant les structures, en fluidifiant les processus et en aérant les apports, on consolide les projets, du concept jusqu’à l’exploitation.

LE CONCERT, comment tout a commencé ?

Tout a commencé un matin de fin d’été, en septembre 2000, dans un bureau de Canal+.
Je travaillais à l’époque pour l’émission « Nulle Part Ailleurs », sans savoir que ce serait la dernière saison.


Je notais des idées sur une feuille volante appuyé sur un coin de table, et j’ai calé mon papier avec un exemplaire du journal « Le Monde » qui traînait là, et qui datait de quelques jours. C’était en pleine tragédie du sous-marin le « Koursk », mais c’est une autre dépêche sur des russes, très courte (quelques lignes) qui dépassait de la feuille sur laquelle j’écrivais, qui a attiré mon regard. 10 lignes, pas plus. On y lisait que « des types avaient monté une escroquerie en se faisant passer pour l’Orchestre Philharmonique de Moscou, un soir à Hong-Kong ».


En quelque secondes, j’ai pensé successivement : « il y a un film là ».
Puis : « Trop tard. Il doit y avoir 50 scénaristes à la Fox ou chez Paramount qui planchent dessus ».
Puis : « Ça commencerait comme ça… Un type a perdu son emploi de musicien et se retrouve —cruelle ironie— à faire le ménage dans les locaux de son ancien orchestre. »

Je n’avais jamais fait de cinéma, et je ne savais pas que j’en ferais un jour. J’ai écrit l’histoire. 2 ans après, mon ami Thierry Degrandi est venu en renfort et on a peaufiné le scénario. Puis, une étrange chaîne d’amis d’amis s’est montée, qui a abouti au bureau d’un producteur, via Maurice Barthélemy, Isabelle Nanty et j’en passe. Le producteur Philippe Rousselet, des Films de la Suane, a lu et aussitôt acheté le scénario. C’était mon premier contrat au cinéma. Moralité : pas besoin d’agent, si on a des amis, des amis d’amis, et les amis de ceux-ci. Et la chance…

Aujourd’hui, le film est là. Il a été vu, souvent applaudi, recommandé et j’espère apprécié, par 1,5 million de personnes. Il va maintenant sortir dans 32 pays, de l’Inde aux USA, où il a été acheté pour un montant record.


Cela a pris 9 ans entre le coin de table d’un bureau et maintenant, et 9 années qui n’ont pas toujours été faciles. 3 producteurs se sont succédés. Mais ça valait le coup d’attendre.

2 films à plus d’un million de spectateurs la même année

Il se profile à l’horizon que « le Concert » va être le 2e film dont je suis auteur qui dépasserait le million de spectateurs cette année, après « Incognito » en avril. Cela créé  évidemment de grands espoirs pour le prochain, « Protéger et Servir », produit par Pathé et Same Player, et qui sort le 3 février prochain… Y aura-t-il un triplé de 3 films à plus d’un million de spectateurs en 9 mois ? Nul ne le sait. En attendant, on garde espoir : 3 autres se tournent l’année prochaine.

Scénaristes Magazine, l’interview

Un grand merci à Nathalie Dassa pour avoir choisi de lancer la nouvelle formule de Scénaristes Magazine avec une interview de votre serviteur : c’était à Cannes, en mai. J’avais interdiction de me plaindre : ma chance inouïe, plus les hasards du calendrier de production, ont fait que, en 12 mois, j’avais 3 films qui sortaient, et dans les 12 mois suivants, 3 qui entraient en tournage, dont le mien comme réalisateur. Du coup, ce calendrier (totalement indépendant de ma volonté) a fait que je me suis vu qualifier de « scénariste le plus tourné de France », titre auquel je n’avais pas pensé, et dont j’espère qu’un jour il sonnera de façon plus qualitative que quantitative…

Le magazine est passionnant, est son adresse est :
http://scenaristes.biz/

« Incognito », 2e de mes (co-)scénarios en tournage ce mois-ci

Le tournage de « Incognito », scénario de Bénabar, Héctor Cabello Reyes et Eric Lavaine, et réalisé par ce dernier (sur son idée originale), commence ce 15 juin.

Le casting comprend Bénabar et Franck Dubosc, ainsi que Isabelle Nanty, Anne Marivin et Jocelyn Quivrin.

Le sujet en est : comment cacher à son meilleur ami, qu’on croyait mort, qu’on est devenu une immense vedette grâce aux textes qu’on lui a volés ?

Le tournage durera jusqu’au milieu de l’été, et le film sortira en 2009.

J’y tiendrai un petit rôle, comme presque toujours dans les films que j’ai (co-)écrits. C’est une idée que Hitchcock m’a piquée…

C’est officiel : le tournage du « Concert » commence

Le tournage du film « Le Concert » doit commencer le 23 mai prochain à Bucarest (Roumanie) pour 4 semaines, puis 2 jours à Moscou et 8 semaines à Paris.

Le film, qui bénéficie d’un budget de 13,2 millions d’euros, est né d’une histoire originale de Héctor Cabello Reyes, avec l’aide de Thierry Degrandi.

L’adaptation et les dialogues sont de Matthew Robbins (”Rencontres du 3e Type” et “Sugarland Express” de Steven Spielberg), Alain-Michel Blanc et Radu Mihaileanu. Le film est réalisé par ce dernier et produit par Alain Attal (”Ne le dis à personne”) aux Films du Trésor.

Festival de Cannes 2008

A Cannes jusqu’au mardi 20 mai, ce séjour au festival sera l’occasion d’avancer sur les nombreux projets pour 2009 et après, qu’ils soient dans les tuyaux ou prêts à y entrer, notamment « la Dernière Guerilla », mais pas seulement…

Pour tout contact pendant cette période, mon agent Delphine Gamory-Dubourdeau, chez Artmédia, sera aussi à Cannes et joignable comme moi-même.

Notre agent à la Havane…

… est Delphine Gamory, depuis Noël dernier. Ce n’est pas à la Havane, et elle ne travaille ni pour le MI6, ni pour le FSB ou la NSA, mais chez Artmédia. Elle représente les activités artistiques, tandis que mon activité de production est assurée par Ca Va Faire Des Histoires, ma société de production.

Deux films en 2008 chez Same Player

Deux scénarios en tournage en 2008 chez Same Player, avec la même équipe que Poltergay : François Cornuau et Vincent Roget produisent, Eric Lavaine réalise et les scénarios sont signés Eric Lavaine et Héctor Cabello Reyes. Bientôt les titres de ces films (sortie en 2009).