Unifrance (organisme de promotion du cinéma français dans le monde) évoque dans son dernier rapport les plus gros succès français dans le monde : 2011 n’a pas fait mieux que 2010, et le Concert reste dans le top 3 des films français ayant remporté le plus grand succès mondial, avec 2,3 millions de spectateurs dans le monde, ce qui le porte à 4,13 millions au total. C’était mon premier scénario, et cela fait maintenant 12 ans. Depuis, une autre dépêche dans la presse a retenu mon attention, et je ressens la même chose qu’en août 2000, en lisant ces quelques lignes évoquant cet orchestre russe…
« LE CONCERT » : 2e PLUS GROS SUCCES EN FRANCAIS DANS LE MONDE
Avec 16 millions d’euros de recettes dans le monde (soit 2,5 millions d’entrées), le film arrive juste derrière « Adèle Blanc-Sec » (*). Son succès a battu des records pour le cinéma français dans plusieurs pays, dont le Japon et Israël (2e plus gros succès depuis 5 ans)
Histoire Originale : Héctor Cabello Reyes
(*) Ce classement prend en compte les films en langue française et non les productions françaises en anglais (comme « Ghost Writer » ou « Sans Identité »)
Le Scénario du « CONCERT » nominé aux César !
Le scénario du Concert, fruit du travail de Matthew Robbins, Alain-Michel Blanc, Radu Mihaileanu, Thierry Degrandi et Héctor Cabello Reyes, est nominé aux César du Cinéma.
Il manquait dans la liste des nominés les noms de 3 des co-auteurs, à savoir Matthew Robbins, scénariste de « Rencontres du 3e Type » de Steven Spielberg, Thierry Degrandi et Héctor Cabello Reyes. La liste des auteurs sera bien complète pour la cérémonie des César, ainsi que dans la communication ultérieure.
LE CONCERT, comment tout a commencé ?
Tout a commencé un matin de fin d’été, en septembre 2000, dans un bureau de Canal+.
Je travaillais à l’époque pour l’émission « Nulle Part Ailleurs », sans savoir que ce serait la dernière saison.
Je notais des idées sur une feuille volante appuyé sur un coin de table, et j’ai calé mon papier avec un exemplaire du journal « Le Monde » qui traînait là, et qui datait de quelques jours. C’était en pleine tragédie du sous-marin le « Koursk », mais c’est une autre dépêche sur des russes, très courte (quelques lignes) qui dépassait de la feuille sur laquelle j’écrivais, qui a attiré mon regard. 10 lignes, pas plus. On y lisait que « des types avaient monté une escroquerie en se faisant passer pour l’Orchestre Philharmonique de Moscou, un soir à Hong-Kong ».
En quelque secondes, j’ai pensé successivement : « il y a un film là ».
Puis : « Trop tard. Il doit y avoir 50 scénaristes à la Fox ou chez Paramount qui planchent dessus ».
Puis : « Ça commencerait comme ça… Un type a perdu son emploi de musicien et se retrouve —cruelle ironie— à faire le ménage dans les locaux de son ancien orchestre. »
Je n’avais jamais fait de cinéma, et je ne savais pas que j’en ferais un jour. J’ai écrit l’histoire. 2 ans après, mon ami Thierry Degrandi est venu en renfort et on a peaufiné le scénario. Puis, une étrange chaîne d’amis d’amis s’est montée, qui a abouti au bureau d’un producteur, via Maurice Barthélemy, Isabelle Nanty et j’en passe. Le producteur Philippe Rousselet, des Films de la Suane, a lu et aussitôt acheté le scénario. C’était mon premier contrat au cinéma. Moralité : pas besoin d’agent, si on a des amis, des amis d’amis, et les amis de ceux-ci. Et la chance…
Aujourd’hui, le film est là. Il a été vu, souvent applaudi, recommandé et j’espère apprécié, par 1,5 million de personnes. Il va maintenant sortir dans 32 pays, de l’Inde aux USA, où il a été acheté pour un montant record.
Cela a pris 9 ans entre le coin de table d’un bureau et maintenant, et 9 années qui n’ont pas toujours été faciles. 3 producteurs se sont succédés. Mais ça valait le coup d’attendre.