Source Le Film Français
Retour chez ma mère: les raisons d’un succès
L »article du Figaro livre « les clefs du phénomène » 😉
Un scénario coécrit par Éric Lavaine et son complice Hector Cabello Reyes
En s’épaulant de l’orfèvre Hector Cabello Reyes (qui est également auteur de la comédie Je vous écoute) le scénario sonne juste, les situations sont du vécu.
Benoit Poelvoorde, Benabar et Pitobash connus jusqu’au pied des Andes…
BARBECUE en tête des ventes Videos à la Demande (VOD)
UNITED PASSIONS : un magnifique cadeau de Frédéric Auburtin
… toute une scène à jouer pour moi, face à l’immense Gérard Depardieu, dans un film en anglais avec Tim Roth et Sam Neill.
« 9 Mois Ferme » : 3 immenses plaisirs pour moi
- Travailler avec Albert Dupontel, d’abord, sur ce scénario hors du commun
- Assister au succès phénoménal (2 millions de spectateurs) dont le public a couronné cette entreprise
- S’enorgueillir à mon modeste niveau du César du Meilleur Scénario Original.
Cinéma : l’inexorable Géodisation
Pendant 60 ans, la télévision a été le cinéma du pauvre. A petit écran, petit contenu et petite émotion.
Le cinéma conservait 3 atouts majeurs :
- Le Spectaculaire
- Le Glamour
- La Transgression
Le Spectaculaire venait du budget : le budget d’un épisode de série TV représentait une fraction infinitésimale du budget d’un long-métrage.
Le Glamour venait des acteurs : les acteurs de cinéma ne frayaient que rarement avec la télévision, et on avait d’un côté des « icônes » et de l’autre, des « figures populaires ». Le gouffre qu’il y avait entre Al Pacino et Paul Michael Glaser (Starsky).
La Transgression venait du contenu et de la pénétration consentie de celui-ci au sein de la famille : on a longtemps considéré que, à l’inverse de la télévision qui trône au centre du foyer, le fait d’acheter un billet de cinéma valait consentement, et de ce fait, on y trouvait du contenu parfois extrême. De fait, on n’entre pas dans un cinéma X pour se plaindre ensuite de la nudité choquante des acteurs. Et donc, la télévision, de par son accessibilité aux enfants à des catégories indistinctes de population, était tenue à une sorte de Plus Petit Dénominateur Commun, à une réserve —une tiédeur— de bon aloi. La fameuse dimension « fédératrice ».
Tout a changé à partir des années 2000. Et tout va encore changer dans les années 2020.
La télévision a, un a un, conquis tous les territoires du cinéma, sauf un, et ce n’est qu’une question de temps : nous y reviendrons.
La Transgression appartient désormais à la télévision. Sans doute est-ce dû à l’éducation du public, désormais habitué à ne plus considérer la télé comme un robinet ouvert sur l’ensemble de la famille, et qui a changé de paradigme, pour se rapprocher de l’usage qu’on a toujours fait des livres : dans toutes les familles, il y a toujours eu des livres « qui n’étaient pas pour les enfants », et ils sont généralement disposés de façon à les en tenir éloignés. On a davantage pris l’habitude de considérer qu’il y a des programmes pour les enfants et d’autres qui ne le sont pas, et plus personne ne songe à blâmer le diffuseur —souvent une chaîne à péage, on retrouve le paradigme du cinéma X où le spectateur demeure volontaire, donc reponsable de ses choix— pour avoir diffusé du contenue choquant. La multiplicité vertigineuse des chaînes a segmenté le public de facto, faisant que chacun sait ce qu’il va trouver et ne peut plus s’en plaindre : « si vous n’aimez pas, changez de chaîne ». Résultat : il y a plus de transgression —et par là même, souvent plus de création artistique— dans un épisode de « House of Cards », « Mad Men » ou « Californication » que dans la grande majorité de la production cinéma. Le cinéma perd dont ce territoire.
Le Glamour : les budgets télévision vont croissant, et permettent d’engager de grands acteurs venus du cinéma. La télévision débauche des icônes : Glenn Close dans « Damages », Kevin Spacey dans « House of Cards », Steve Buscemi dans « Boardwalk Empire », etc. Et ce n’est que le début. Steven Spielberg le disait il y a un mois avec George Lucas : « Lincoln » est passé « à ça » de se faire à la TV. Prochaine étape : Tom Hanks, Al Pacino, De Niro, etc.
Reste le Spectaculaire. Ce n’est qu’une question de budget. Il suffit de voir la croissance impressionnante des budgets de séries TV pour voir que la courbe ne s’arrêtera pas là. A terme, Roland Emmerich pourra faire « Le Jour d’Après » en 10 épisodes TV, comme Spielberg et Hanks ont fait « Band of Brothers ». Question de temps.
Que reste-t-il au cinéma ? La Géode.
On ira toujours voir, une ou deux fois par an, Tyrannosaure Rex 3D à la Villette ou dans une salle iMAX, parce qu’on n’a pas un équipement comparable à la maison. Ce qui, à son tour, sera encore une question de temps.
Les notions de « être ensemble », de « sortir le soir » vont simplement évoluer. On ira boire des verres, on ira manger, on ira traîner —fût-ce au centre commercial du coin, devenu accueillant et convivial— mais cela paraîtra aussi singulier de le faire entre amis ou en couple que ça l’est d’aller à l’Opéra ou au Théâtre. L’affaire d’une à deux fois par an.
70 ans sont passés depuis l’avènement de la TV de masse. Aux USA —toujours les fameux 15 à 20 ans d’avance— la bataille est en train d’être gagnée par la TV, qui a tout pris au cinéma. En France, ça commence.
Mais se pose la même question que pour Samsung copiant Apple : quand on copie quelqu’un, on le réduit à la misère, on finit par le détruire. Et alors, qui copier ?
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© 2013 – Héctor Cabello Reyes
The Gutenberg Paradox
In the medieval times, a merchant spoke at least four languages, and a peasant at least two.
In 2013, computers speak to each other : Web servers with http connected clients, FTP servers with connected upload/download clients, BitTorrent servers with unpaying audiences, etc… Computers are indeed connected. People aren’t.
Why ? Because people still don’t learn languages : a bit of english is enough. They don’t read anymore : news reading on a RSS feed isn’t reading, it’s just spending time in the tube. They don’t memorize things, they just memorize passwords.
Yet people claim to be ultra-connected with the world, and feel ultra-informed.
What’s the use of Wikipedia if no one is able to write its articles ?
That’s the Gutenberg Paradox : Google and Internet is considered as the « Gutenberg II Revolution », for the First Gutenberg Revolution is the landmark of the mass spreading of culture. What we are facing now probably is the exact opposite. It may be the first mass spreading of inculture.
Les producteurs, les auteurs et le Gouden Eeuw : si le crime ne paie pas, le travail encore moins.
Le paysan extrait toujours de ses mains (forcément calleuses, comme le veut le cliché littéraire) la matière première. S’il vit en Occident, la technologie a permis de rendre son travail moins pénible. S’il travaille sur les bords du Nil, au Pendjab ou dans la vallée centrale chez moi, au Chili, le travail reste le même que dans les premiers épisodes de « Il Etait Une Fois L’Homme », quand on passe de la chasse à l’agriculture.
Le Critique et l’Humus
Il y a, tous les ans à peu près, un ou deux moments où je passe devant un kiosque à journaux, une affichette ou une colonne Morris et où, malgré la pluie ou le froid, je m’arrête net, et je reste les jambes coupées. Ce phénomène a beau se répéter, je ne parviens pas à m’y habituer. A chaque fois, les deux mêmes questions m’assaillent :